Enfant le vinaigre était rouge ou blanc. Enfant les choses sont simples ou simplifiées. Puis avec les années le vinaigre a évolué. On le faisait avec de gros pots en terre très baba cool années 70 en espérant que les mouches allaient larver dedans pour obtenir une mère. C’est bien le seul cas de la nature où on obtient une mère à partir d’enfants. C’est une blague. Je vais vous parler d’un nouveau venu, le vinaigre de malt.
Il y avait le vinaigre de papa…
Je disais que le vinaigre a évolué, on a ajouté des choses dedans pour donner du goût. Des framboises ou des échalotes. C’est vrai que cela donne du goût. On avait alors le vinaigre à l’échalote ou à la framboise, les vinaigres cool. Le vinaigre rouge basique était ordinaire, le vinaigre blanc était carrément pénible. Rejeté.
Quand j’était gamin, on faisait des vinaigrettes au vinaigre blanc. Aujourd’hui faire cela, c’est comme servir de la nourriture pour chat à un dîner entre amis.
Puis est arrivé le vinaigre balsamique qui a ringardisé tous les autres vinaigres. Comme un iphone face à un Nokia 3310. On peut qu’en même appelé avec, ce qui jusqu’à preuve du contraire est la fonction première d’un téléphone.
… puis l’hégémonie du balsamique
Bref, notre balsamique a tiré sur tout ce qui ressemblait à un assaisonnement et sans sommation. Il a tout pulvérisé. Sa recette est complexe notamment une cuisson de raisin et une longue maturation. C’est donc cher.
On en a tellement produit qu’on a réussi à faire baisser ce coût de production et puis avec le temps, on a tous accepté de payer plus cher un assaisonnement devenu sucré. Un enchantement, le vinaigre est par définition tout sauf sucré.
On veut du sucre partout, c’est un goût inné. C’est pour cela que votre chien ou votre cheval aime comme nous et autant le sucre. Avec le vinaigre balsamique on a réussi à pervertir quelque chose dont la fonction première est de nous élever à un autre goût, celui de l’aigreur, pour le convertir au sucré. Le sucre est partout, c’est un problème de santé publique et pour les épicuriens c’est la tragédie de la monotonie.
On m’a offert et c’est peut-être un espoir, un vinaigre d’autre chose. Du vinaigre de malt. Il reprend la couleur, la brillance et les codes du vinaigre balsamique. On ne peut pas être trop révolutionnaire dans un monde balsamico-dépendant. Il est plus aigre et moins sucré et ainsi laisse d’autres arômes exister, j’oserais même dire s’épanouir. Sans devenir des balsamico-traîtres, je vous invite à essayer le vinaigre de malt.