Netflix a la faculté démentielle de te faire adhérer à une thèse, à une personne. 90 mns sur un sujet et on croit être informé. 90 mns sur une personne et c’est un héros. Cela m’est arrivé en regardant le documentaire sur Martha Stewart, une icône américaine. Non sans raison, en plus cela dure presque 2h.
La première femme milliardaire
Le documentaire retrace la vie d’une femme d’affaires américaines, brillantissime qui a connu des revers de fortune. On l’a condamnée pour mensonge ce qui aux Etats-Unis est grave. Si le mensonge était aussi sévèrement condamné en France, on aurait plus vite fait de compter les gens en liberté que celles en prison. Dans le cas de Martha Stewart, elle a été condamnée à 5 mois de prison. Personnellement, vu ce qu’on nous présente, on a du mal à croire en sa culpabilité, il n’y a pas d’élément décisif. Le smoking gun des Américains. A défaut de conviction, inutile d’avoir une opinion, la décision de justice a bien eu lieu.
Dans ce reportage, j’ai plutôt vu une chasse aux sorcières à l’encontre de la première femme milliardaire. On l’a condamnée pour un mensonge prétendu, non démontré, la vilaine, un truc aussi très américain. Une femme qui a réussi à l’américaine. Quand on voit la tête du procureur, il nous en faut peu pour adhérer à cette thèse du moralisateur inquisiteur devant une femme qui avait osé réussir et sortir de la cuisine. Justement, Martha Stewart a fait un milliard depuis sa cuisine.
Une icône
Introduite en bourse, en une de tous les magazines. Elle apparaît même dans un épisode des Simpsons. Consécration. C’est quoi son business ? le lifestyle, les tâches domestiques, le jardin, la cuisine. Un sujet bien souvent méprisé dans lequel elle a excellé, depuis des années, des décennies. Magazines, livres et émissions TV en tout genre. Deux heures à la suivre et on tombe amoureux. Bien entendu, elle a dû en rabrouer ou en vexer certains. C’est évident, on ne sort pas des classes moyennes basses pour atteindre Wall Street en restant câline et discrète comme certains voudraient placardiser les femmes.
Pourtant, elle donne l’image d’une femme au foyer, tout en étant Madame Parfaite. Martha Stewart n’est pas docile et c’est bien ainsi. Elle ne mâche pas ses mots et j’adore. Elle n’a pas pu être prise pour une icône du féminisme car elle s’occupe des tâches ménagères. C’est bien dommage car elle a cloué le bec de beaucoup de mâles blancs dominants. Par ses performances économiques à elle seule. Bravo Martha Stewart. Un procureur va lui faire perdre sa boîte, 1 milliard de dollar et la mettre en cabane. J’aurais attendu plus d’animosité. Au lieu de cela, elle repart, différemment mais fort. Les filles en prison, elle leur montre comment se surpasser. Bouddha incarné dans une Marie-Bénédicte de salon.
Martha Stewart renaît de ses cendres
Martha Stewart participe à une émission humoristique pour dire des choses trash, Roast le nom de l’émission de clash & comedy. Elle se fait étriller. Elle défonce, elle répond à des blagues super acides par d’autres encore plus futées. De tels propos dans sa bouche ? Impensable, vous comme moi on l’avait catalogué dans un autre registre. Celui de faire des confitures, de changer le papier peint de la chambre ou de planter les radis dans le jardin.
Là aussi, entourée de rappeurs habitués au trash talking, elle surnage. On tombe amoureux de cette femme qui présente très bien. Elle est née en 1941, elle resplendit.
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