On votait ce dimanche à Paris pour savoir si on pourrait utiliser les trottinettes en libre-service. Une fois encore, nos écrits sont là pour partager des expériences et sur ce fait citoyen, il y en a à dire.
La première chose, c’est que c’est bien de faire des référendums, des votations comme disent les Suisses, eux sont habitués. C’est ce terme qui a d’ailleurs été utilisé. Disons qu’avec ce nouveau vocable, on a le référendum pour les grandes questions et les votations pour les petites. Aucune condescendance de ma part bien au contraire. Pour la vie publique, on ne sait que rarement ce qui est grand de ce qui est petit et devient grand par la fréquence que cela occupe dans nos vies.
Le score est sans appel 90-10% à regret. J’ignore si la publicité a été justement faite. La question mérite d’être posée, car avec 100 000 votants sur 1.3 million d’inscrits aux dernières législatives, on est pas loin du hold-up ou de la confiscation démocratique. Je vous le dis tout de suite, je suis pour la liberté au maximum. Et vous allez faire l’effort de me lire jusqu’à la fin, car j’ai pour habitude de dire pourquoi.
Il semblerait que cette votation fût un moyen pour les édiles de ne pas se mouiller sentant le vent venir et les plaintes abonder. En France, mais je sais que c’est le cas partout, on entend plus ceux qui se plaignent que ceux qui profitent. Et cela, quel que soit le sujet d’ailleurs. En plus, je vois plus de jeunes voir d’adolescents sur les trottinettes que des vieux. Les vieux votent plus que les jeunes. Les vieux existent quand les jeunes vivent.
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À titre personnel, je ne les ai pris que deux fois. Je suis toujours en deux-roues et c’est vrai que ces nouveaux moyens de mobilité m’ont parfois surpris voir agacé par leurs usages surprenants, c’est ironique, erratique, risqué. Les qualificatifs ne manquent pas. À chaque démarrage au feu, on prend le risque de s’en prendre une de gauche ou de droite.
Au lieu de supprimer, c’est-à-dire tuer une nouvelle tendance qui pourrait changer nos usages, nos consommations, pourquoi ne pas la soigner. Sanctionner ceux qui font n’importe quoi. Trouver des systèmes, j’ose dire coercitifs pour qu’elles soient mieux rangées dans l’espace public.
La trottinette est le tandem du Front populaire de Léon Blum. Ils me plaisent ces couples de gamins à deux dessus, glissant sur le macadam. Des instants pareils à traverser Paris, c’est le bonheur ! C’est encore moins compréhensible que la suppression soit orchestrée par une mairie de gauche. Gauche pour laquelle le Front Populaire est le fait d’armes suprême du XXe siècle.
En septembre, pour les trois opérateurs parisiens – Lime, Dott et TIER – cela sera fini, à regret. Le nouveau conservatisme a tué dans l’œuf ce néo-romantisme et la liberté qui va avec….