Un hit d’optimisme sous le soleil, un cours d’histoire de la tech avec des choses surprenantes, parfois fausses qu’on croit connaître, le tout sous le soleil. Bien sûr, il y a des excès, des dangers, c’est une minisérie documentaire d’Arte, on n’attendait pas un truc 100% fans. Cela reste un super documentaire, bienvenue dans la Silicon fucking Valley.
Visite de musée
Les journalistes sont accompagnés par un Français, un vieux de la vieille de la région, ingénieur et installé là depuis 1994. Le coinventeur de Siri, himself. Oui, le siri qu’il y a dans les iphones et qui fait des trucs de dingue même si personnellement je ne lui demande que d’appeler les gens à ma place. Il connaît tout du coin, mieux qu’une réalité augmentée adossée à Google Maps. D’ailleurs au passage, c’est aussi un précurseur de la réalité augmentée.
La première partie est une visite de l’université de Stanford, ses origines et sa création. On ne sait rien de cela. On est galvanisé par les dernières sorties des GAFAM sans savoir comment on en est arrivé là. Sans connaître le SRI, grand lieu d’innovation majeure dans les années 70. Je connaissais quelques trucs autour de Xerox, moteur de l’innovation, il y a une quarantaine ou une cinquantaine d’années.
Entre ruée vers l’or et innovations révolutionnaires
De grands ingénieurs ont créé des trucs révolutionnaires à partir de mécanique et d’électronique. On oublie vite que les montagnes d’argent générées aujourd’hui sont le fruit de découvertes et de recherches plus fondamentales. Dans les universités et dans d’autres lieux entre recherches et entreprises. Silicon fucking valley filme les bâtiments d’aujourd’hui et d’hier. Vous allez voir des Apple Macintosh II et des Apple IIGS.
On croise les geeks, les acteurs, des trucs nouveaux comme les voitures complètement autonomes. Bien entendu, c’est aussi un monde où tout le monde se connaît. Un monde où les Capitaux risqueurs rodent, financent, gagnent et perdent des millions et des milliards. Il résulte une émulation à voir tout cela de la joie et aussi la voracité qui vient avec.
Des excès proportionnels aux succès
Les salariés qui ne sont pas des ingénieurs peinent à se loger. Des Google bus super luxueux pour transporter leurs talents quand le reste de la population est contrainte de prendre des bus publics d’un autre standing. On n’est pas naïf et le sujet est connu. Cela fait partie du succès, d’où le choix du titre Silicon fucking valley.
On parle aussi de l’IA qui est partout, oubliant que le metaverse qui était aussi populaire c’est gaufré monumentalement. Certains geeks voulaient vivre une vie réelle qu’ils pourraient maîtriser comme on maîtrise du code. Heureusement, cela n’a pas eu lieu.
L’intelligence artificielle a aussi ses risques, celui de générer la moyenne, aussi ennuyeuse que peu innovatrice. L’IA consomme aussi des quantités impressionnantes d’électricité. Le reportage en parle un peu.
Je crois que le plus grand danger de cette zone est cependant double. Silicon fucking valley n’en parle pas ou presque pas. D’une part, il n’y a presque plus d’endroits pour faire de la recherche fondamentale, désintéressée, créatrice. La R&D des entreprises ne suffit pas à commencer par le fait que les scientifiques s’ils sont salariés ont des clauses de NDA à leur contrat. Ils ne doivent pas parler. Pour que quelque chose de vraiment nouveau advienne, une quatrième révolution, il faut qu’ils échangent entre eux peu importe les acteurs pour lesquels ils travaillent. D’autre part, les géants absorbent tout et plus aucun acteur ne peut émaner sans être acheté.
Si l’IA est la révolution du moment, elle n’a pour but que de produire des contenus qui plaisent, qui se vendent et n’a aucun autre but. Probablement pas celui d’élever l’humanité. La nouvelle révolution n’est pas encore là même si elle aura probablement lieu là.
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