Alban Lenoir a décidé de faire du Statham à la française. Je ne sais pas si c’est voulu mais on va se laisser tenter. Il a un petit côté bourru dur à cuire et en même temps intelligent qui rend les choses sympas à regarder. Les Français ne pouvaient pas faire une simple franchise de l’Anglais. Aka c’est aussi avec Eric Cantona.
Un agent des forces spéciales
Vous avez beaucoup de style dans ce film. Je m’explique. Un super agent, genre forces spéciales, une compagnie à lui seul qui réalise une opération ultra risquée. Cela se passe en Syrie de mémoire, bref un théâtre d’opérations extérieur. Une opération ultra secrète et visiblement alambiquée puisqu’elle aboutit à l’assassinat volontaire de l’otage. J’ai rarement vu des otages qu’on libère pour les assassiner. On aurait plutôt tendance à laisser les choses se faire. Aka fait dans l’originalité.
Alban Lenoir, Adam Franco, le nom de son personnage est le mec des coups compliqués qu’on n’active pas pour déloger deux délinquants. C’est une arme balistique pour service secret. Justement il va y avoir un fait terroriste qui va demander son intervention. Une chasse à l’homme. Un djihadiste en fuite qui a le pays contre lui.
Une chasse à l’homme
Le soudanais recherché, Moktar Al Tayeb (Kevin Layne) a des amis dans le grand banditisme, Victor Pastore, un petit parrain local interprété par Eric Cantona. Délinquant multi casquettes, pas vraiment versé religion le Victor. Un parrain de quartier plutôt père de famille qui doit gérer ses gamins et sa femme. Pas une vie pacha. Il va être le maigre soutien logistique que recherche le djihadiste.
Quand on voit la PME du crime, on se demande si on est dans le petit banditisme ou la grande délinquance. Marrant de voir des gros bras devoir gérer les soucis du quotidien, la sortie d’école des gamins ou les congés. On en parle rarement. Une petite boîte je vous dis.
Adam Franco va donc infiltrer la villa, lieu de fourmillement de la PME pour essayer de loger le terroriste. Autant vous dire qu’il est surdiplômé pour le poste. De la bagarre, on est venu pour cela, vous allez en avoir. Notamment à la sortie ou à l’entrée d’une boîte de nuit. Les mecs vont se faire vendanger sans même pouvoir voir la couleur d’une femme ou d’une fesse de cette boîte à entraîneuses. Adam rafale huit ou douze bonhommes avec ses poings. C’est encore plus beau à voir que c’est filmé avec une caméra de surveillance. Esthétisme que le film rend bien car de l’image noir et blanc il ne reste que l’essentiel, les coups et les mecs au sol.
Une infiltration
Il se crée une légende et devient un tank aux yeux des autres. On lui donnerait les clefs du camion et l’organisation de tous les trafics de cette famille : boîte à filles, trafic de stups et braquage. Le catalogue du banditisme.
Il fait de tout et du désordre, toujours à la recherche de son gars qu’il va finir par trouver, bien sûr. Oui, son vrai job c’est agent de la DGSE, il doit des comptes à sa hiérarchie et à son officier de liaison. Seulement voilà, un parmi les nigauds qui constituent la bande de Victor, peut-être le plus malin ou celui qui a juste la chance d’être là au bon moment, finit par comprendre qu’Adam est un condé. Il ne sait pas pour la DGSE.
AKA, la Stathamisation du film
Cela s’emballe et Aka franchit le seuil de Stathamisation du film, on perd tout rapport avec la réalité. Il retrouve Moktar Al Tayeb qui se présente comme un bon type voulant sauver sa fille. Le braquage musclé c’était pour trouver des fonds pour financer ses soins. Le Djihadiste n’est pas celui qu’on croit mais un ancien allié de la France. Cela pue le complotisme à plein. Le scénario vire au n’importe quoi sinon permettre à Alban Lenoir d’affronter une section du Raid en mode contre assaut militaire. Il finit par y faire face alors que les mecs sont nombreux, préparés et équipés.
Franco est indemne ou presque, juste deux ou trois projectiles dans le corps. Les autres personnages du film sont achevés par un officier de liaison qui doit rendre l’opération invisible, sans témoin. On ne sait pas pour qui il roule, un supérieur de supérieur vraisemblablement anonyme. Son supérieur direct, un ministre, prend lui aussi un tarif via une parution de presse. La fin vous l’aurez comprise est clairement un cirque, un cirque d’action.
Le film coche toutes les cases d’un film d’action réussi ce qui lui a valu d’être le film français le plus vu sur Netflix pendant un certain temps. Netflix avait mis le paquet pour vous le suggérer.
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