Une série de quatre saisons de dix épisodes d’une heure. Une longue série qu’il m’a pris un mois à voir. Elle est tirée du roman éponyme, Le maître du haut château, de Philip K Dic. L’Allemagne a gagné la seconde guerre mondiale et balancé la bombe atomique sur Washington. Faut imaginer le concept d’autant que l’armée américaine après avoir perdu des hommes en Europe rentre la queue entre les jambes et doit se soumettre à l’occupation. Les Japonais occupent la côte pacifique des Etats-unis laissant une zone libre dans les montagnes rocheuses.
Les Nazis occupent l’Amérique
Les nazis à New York installent leur politique policière brutale et inculquent leur dogme par la propagande dans toute la population. Les Japonais font de même mais à leur sauce de leur côté. En termes de brutalité, on retrouve une certaine fraternité avec les Allemands. C’est un film sur la seconde guerre mondiale car bien que cela se passe après la guerre on retrouve une continuité. Hitler vieillit entre autre, les années 50 et 60 s’imposent avec la modernité qu’elles apportent.
La résistance, il y en a une, est faible. C’est marrant de voir la croix gammée partout à commencer par la bannière étoilée. Marrant façon de parler. L’esthétique du film est une réussite tant New York sous le joug nazi que San Francisco transformé en mini japon avec des Américains devenus citoyens de seconde zone. La série suit la famille Smith (lui est le commandant en Chef des nazis, Oberstgruppenführer, né américain) la famille modèle, éducation, maison, relation et tout le mobilier et décor en vogue chez les nazis. Les décorateurs ont pris soin au détail et réalisé certainement des pièces qui n’ont jamais existées du temps de l’Allemagne nazie. Je présume. J’adore au passage l’usage et la popularisation de l’avion concorde qu’on voit à de multiples reprises.
Traquent la résistance
La résistance fait circuler à haut risque des films pour les adresser au Maître du Haut château. C’est le délire irréaliste de cette série. Le contenu de ces films est de la pure science-fiction. Un mélange de passé et de futur qui aurait pu être possible si les choses avaient été différentes mais qui révèlent aussi la vraie nature des gens. Si vous êtes perdus, c’est normal.
L’hypothèse du livre Le maître du haut château est intéressante. Et s’ils avaient gagné, que se serait-il passé après ? Hitler aurait vieilli, aurait-il conquis le Monde et pour en faire quoi à l’échelle de la planète ? un gigantesque Lebensraum peuplé d’Aryens ? Une guerre à mort contre le monde soviétique ?
Qui fait transiter des films vers le Maître du haut château
La question des films est centrale. Ils montrent une autre réalité, notamment celle dans laquelle les Américains ont gagné la guerre. Le maître du haut château est le réalisateur de ses films. Hitler les collectionne, voire les adore. C’est pour cela que les nazis les traquent, pour les envoyer à Hitler. On nage en plein délire ; ce n’est pas le délire de la série mais celui du roman. On découvre qu’il y a un monde parallèle vers lequel seuls certains arrivent à accéder. En 1962, c’était peut-être une idée nouvelle, date à laquelle Le maître du haut château a été publié. Aujourd’hui, c’est une idée déjà très exploitée au cinéma.
Je trouve que cela n’apporte rien. Problème, c’est l’essence même de la série le maître du haut château. J’ai donc apprécié tous les à-côtés. Beaucoup de personnages sont très intéressants et intrigants. Souvent plus les méchants que les gentils au passage. John Smith en américains converti au nazisme premier de la classe dont le fils atteint d’une maladie incurable va se faire suicider. Oui, difficile de mettre ce verbe sous sa forme pronominale mais c’est bien le cas. Il appelle le service qui vient le chercher et l’emmène dans une usine de retraitement de déchets, un incinérateur industriel. La version moderne des fours crématoires.
Des personnages complexes
Kado du côté japonais est aussi un personnage très bien écrit. Chef de la police politique et secrète Kempetai, à la fois cruel et extrêmement intelligent. Interprété par Joel de la Fuente. Il m’a fallu le vérifier pour accepter qu’un acteur à l’apparence Japonaise, le parlant soit d’origine philippine. C’était pour le commentaire du café du coin. Un ministre japonais du commerce qui s’en remet aux oracles ; arguant de diplomatie sur pleins de sujets complexes et extrêmement érudit, dans les petits papiers de l’Empereur.
L’actrice principale, celle qui comprend le metaverse avant tout le monde et qui, parce qu’elle est pure et sincère, apparaît de manière identique et constante dans les films. Elle est agaçante à tout comprendre avant tout le monde. Une simplicité pour l’auteur pour faire avancer le scénario sans avoir à concevoir un enchaînement soit subtile, soit naturel. La série est dense d’histoires dans l’histoire.
En conclusion, contrairement à son esthétique, Le maître du haut château est davantage une série de science-fiction qui nous invite à réfléchir sur la nature de la réalité, qu’une série de fiction historique, à regret.
Si vous voulez un film de la même époque mais bien réaliste, je vous invite à voir Le Rapport Pilecki.
Coucou Victor, Joe de la Fuente est d’origine Filipino.. fact check on IMDB or wikipedia
Yes, merci. On modifie.