Brigade du Tigre, située rue du Faubourg Poissonnière, a ouvert il y a quatre ans. Le restaurant a été fondé par les chefs Adrien Ferrand et Galien Emery, qui y proposent une cuisine fusion. Je ne sais pas pourquoi il porte ce nom. Pas de Clémenceau en vue pour cette Brigade du Tigre ; peut-être que le chef est du signe chinois du tigre… Brigade du Tigre se réclame – on nous l’a dit dès que nous nous sommes assis – comme proposant de la fusion, de la réinterprétation, des plats revisités. C’est toujours un peu la même chanson ! On connaît les paroles, il ne reste plus que la mélodie, alors à table.
Un quartier en vogue…
Dans cette rue très en vogue, j’ai eu quelques déceptions et l’apparence d’un restaurant, son agencement, son look désormais ne présagent en rien de sa performance et de son talent culinaire. Des restaurants paraissent crédibles par l’architecte et le Community Manager en charge de l’Instagram, qui les lancent.
Une carte ramassée, on commande comme dans les bars à sushis avec un crayon de bois comme disaient les anciens. Le menu de Brigade du Tigre tient sur une feuille A5 recto verso. Cinq entrées, cinq plats, cinq tapas, cinq sides. Le tout servi comme dans les street food asiatiques, rapidement, simplement, tous ensemble.
Simplement, ce n’est pas tout à fait le terme car dressage il y a. Vaisselle soignée et accordée. Nous étions quatre et on a vite fait de commander les deux tiers de la carte, histoire de goûter à tout le spectre proposé. Je vous suggère de faire ainsi, peu importe finalement les appellations des plats.
… un établissement qui sort du lot
Lâchez prise, faites vous surprendre par des sushis de cochon laqué. Une viande fondante et surcuite posée sur une bouchée de riz, recouverte d’une feuille d’algue. Tout le monde aime. Poulet croustillant caramélisé, certainement un des moins original de la carte mais qui conviendra à votre pote le plus difficile. Pas original ne veut pas dire échoué ou ordinaire. Bien au contraire.
Kimchi maison, légumes lactofermentés à la manière coréenne. Cette fois dans leur version piquante, attention. Aubergine laquée, miso, cerises, soja, une aubergine fondante, découpée et brillante. Tartare de veau sauce gribiche, livèche, soja. Un truc très estival. Le tartare de veau est très en vogue.
A manger dix ou douze plats à quatre, on sort le palais en joie. Repus sans être gavés. Plein de sens, plein de saveurs. Les portions ne sont pas grosses mais les saveurs nous font voyager et découvrir un ailleurs. La promesse de l’Asie est tenue.
Finalement pour moins de 40 euros par personne, ce qui est plutôt très abordable pour la qualité et la finesse servie. La Brigade du Tigre a été un très bon moment, bien différent de la déception du restaurant Père et Fish qui doit se situer à 30m.