Mario fait partie de nos vies, parfois encore au présent, parfois dans nos souvenirs. Nos meilleurs souvenirs. Qui n’a pas découvert les jeux vidéos à 9 ou 10 ans. Branchant avec excitation la console à la TV et apprenant le terme de péritel. On nous demandait une prise péritel, on était, mon frère et moi, comme des fous à savoir ce que c’est, ayant vécu en pleine campagne loin des ateliers de Sony.
Une histoire de famille
Mes parents avaient eu un téléviseur, on utilisait encore ce nom, Grundig, pour leur mariage, certainement un très beau modèle avec de petites touches en aluminium presque tactiles. Il était culte ce téléviseur mais seulement voilà, il n’avait pas de prisé péritel. Certainement fabriquée en RFA, loin aussi des ateliers de Sony. Il nous a fallu squatter nos grands parents et supplier nos parents, aujourd’hui on dirait saouler pour qu’un nouveau téléviseur soit introduit à la maison.
Quelle apothéose quand tout se branche et que le jeu démarre pour la première fois. Cela sera des souvenirs jusqu’au soir de nos vies. Des parties qu’on recommence sans cesse. Il n’y a pas de sauvegarde pour ceux qui me lisent et qui sont nés après 1995. Mes enfants ne peuvent même pas comprendre. La musique du jeu, on la connaît par cœur. Mes yeux, mes pouces et mon cerveau composent une chorégraphie que je connais par cœur. Les premiers niveaux sont notre quotidien. Oui, nos cerveaux reptiliens ne nous permettaient pas d’avancer vite. Rien à voir avec des gamins qui finissent GTA ou Resident Evil en 53 heures aujourd’hui.
Délivrer la Reine, un graal qui va me prendre du temps à atteindre. Je suis besogneux, je serais aller la chercher sur mars, pour peu que papa et maman m’autorisent à jouer. Il y a une pénurie de vies, savant calcul des Japonais pour qu’on reste suffisamment devant. Visiblement ces japonais n’étaient pas totalement d’accord avec mes parents.
La Nintendo mini, la petite fille
Alors trente ans plus tard, quand je vois qu’un modèle de la Nintendo mini (que plus tard on appellera Nes, j’ignore pourquoi), est sorti avec une foule de jeux. Le monde s’arrête. Je suis allé chercher cela veut dire Nintendo Entertainment System. 30 euros, une paille. J’ai fait des dizaines de vente à la brocante pour vendre des broutilles à 2 Francs pour acheter tout cela. J’ai même tondu des pelouses pour 50 francs. Oui, j’étais accros. Ma première Nintendo c’était comme le premier hit des junkies à l’héro.
L’objet arrive, elle est vraiment mini. Elle tient dans une main. Mes mains se sont élargies mais à l’époque il me fallait les deux pour la porter. Une tannée pour la brancher, cela me rappelle quelque chose. Aujourd’hui, il faut des adaptateurs Hdmi, RCA etc.. j’ai plus d’expérience et google pour régler le problème.
Je parcours tous les jeux de la Nintendo mini, il y en a une kyrielle. Ils me sont pour beaucoup, inconnus. Je n’ai pas dû tondre assez de pelouses. J’ai certainement idéalisé ceux que nous avions. Les autres n’ont peut-être pas été lancés par Nintendo comme des blockbusters à se retrouver au Leclerc du coin ou sur le catalogue de la Redoute, oui, c’était mes fournisseurs principaux. Aujourd’hui, je pourrais acheter des stocks entiers à Downtown LA pour le trentième du prix de l’époque.
Pas aussi bien que mamie
Je découvre la toute première version de Mario. La version japonaise originelle. Graphisme moins abouti que celui de Marios Bros. J’avais oublié à quel point le “Bros” fait la différence mais l’essentiel du jeu est déjà dans cette première version. Il me manque Blade of Steel, le jeu de Hockey sur glace et Duck Hunt, ouai on avait eu le pistolet.
Je suis un peu déçu, l’opulence de jeux est ennui d’autant que la navigation dans le menu de la console est peu fluide.